BLOG PASSION & HISTOIRE – 5 raisons de voir la pièce de théâtre “Léon et sa maison” de la Maison Gabrielle-Roy

Kenza Zaoui

On est tous familiers avec Gabrielle Roy, qu’on ait lu ses livres ou pas. On sait qu’elle a grandi sur la Rue Deschambault, qu’elle a enseigné au Manitoba rural avant de partir en Europe et de s’établir définitivement au Québec. Je vous en avais déjà parlé lorsque j’étais allée visiter la maison natale de l’auteure l’année dernière.

On connaît moins son père, Léon, car il est moins présent dans ses oeuvres. Et lui rendre hommage était le pari de Suzanne Kennelly, qui a signé un monologue interprété par Alphonse Tétrault. La pièce a été tournée dans la Maison Gabrielle-Roy.

1 – La pièce va vous apprendre des choses

Le père de Gabrielle Roy semble avoir eu mille vies. Je ne vais pas tout vous dévoiler, sachez juste que son parcours entre le Québec et Saint-Boniface n’a pas été linéaire. On en apprend plus sur sa vie certes, mais aussi sur celle de sa famille, entre joies et drames, pauvreté et problèmes de santé.

2 – C’est une leçon d’histoire

Léon et sa maison est daté en 1923. C’est un excellent rappel historique des évènements d’il y a un siècle : la Grande Guerre, la loi Thornton de 1916 qui interdit l’enseignement en français, la Grève Générale de 1919 à Winnipeg… avec pédagogie et simplicité, ces grands actes nous sont rappelés avec une analyse lucide de leur impact sur la société.

3 – C’est moderne

La pièce a été écrite en 2019. Elle aurait dû être jouée devant un public l’année suivante. Pourtant, malgré le décalage d’un siècle, certains éléments sont criants de modernité. Léon parle de la grippe espagnole, de son impact sur la société et sur la ligue de hockey. Cela vous rappelle quelque chose ? On dirait un clin d’oeil à 2020.

4 – C’est intime

Pendant une quarantaine de minutes, le protagoniste nous parle directement, via la caméra. Il se confie, entre émotion et indignation, sur l’éducation qu’il a reçue, sa relation avec Gabrielle, ses opinions politiques. C’est un fier Canadien-Français qui n’a aucun doute sur la survie de sa langue et de sa culture malgré les obstacles placés par le gouvernement. Il est également un fervent pro-immigration – cela a été son métier pendant 20 ans.

5 – La Maison est aussi un personnage

À défaut de pouvoir visiter la Maison Gabrielle-Roy en personne, la pièce nous permet d’en avoir ou ré-avoir un aperçu puisqu’on suit Léon qui déambule dans toutes les pièces. On y voit la fameuse fenêtre rendue célèbre dans la littérature mais aussi son bureau, la chambre et on en apprend plus sur sa construction – elle a coûté 3 500 $ à l’époque, soit environ 100 000 dollars aujourd’hui !

 

Si Léon pouvait voir son Saint-Boniface 98 ans plus tard, je pense qu’il serait heureux de constater comment le monde a évolué.. à part pour l’annulation des matchs de hockey.

Pour voir la pièce, rendez-vous sur le site de la Maison Gabrielle-Roy, jusqu’au 31 décembre 2021. La location coûte 15 dollars CAD et le visionnement est disponible pendant 24 heures.