Cette fin de semaine, je vais vous raconter quelques histoires de fantômes, à Saint-Boniface et à Saint-Vital.
Pour mes recherches, j’ai utilisé le livre Haunted Winnipeg, Ghost Stories from the Heart of the Continent de Matthew Komus, le site web d’Heritage Winnipeg, et le site web de Haunted Places.
On sait tous que Gabrielle Roy a grandi à Saint-Boniface, au 375 rue Deschambault. La maison d’enfance de l’écrivaine a été séparée en appartements privés entre les années 1930 et 1980, avant d’être rénovée et transformée en musée.
Lucienne Châteauneuf, ancienne directrice exécutive de la Maison Gabrielle-Roy, raconte plusieurs histoires de fantômes dans le livre Haunted Winnipeg, dont un incident étrange. Une femme venue visiter le musée entre dans l’édifice et devient toute pâle. Elle déclare avoir vu les fantômes de trois enfants (le plus jeune bébé et le plus âgé d’environ une dizaine d’années), qui lui ont dit qu’ils attendaient leur mère.
Ce qui est intéressant, c’est que Léon et Mélina Roy, les parents de Gabrielle, ont eu au total onze enfants, dont trois sont morts jeunes. Cependant, les âges rapportés par la femme qui a vu les fantômes et les âges auquels sont décédés les enfants Roy ne coïncident pas. S’agirait-il d’enfants liés à l’emplacement, avant que ne soit construite la maison des Roy ?
Les volontaires au musée ont rapporté au cours des années entendre des pas d’enfants dans les escaliers, le piano qui joue tout seul, et même le petit-fils de Lucienne Châteauneuf, a été surpris par sa grand-mère à parler tout seul, à une présence invisible.
Pour certains bénévoles, ce sont des pas plus lourds qu’ils auraient entendu dans l’escalier, et qu’ils attribuent à Léon lui-même.
Plus vieux bâtiment de Winnipeg, de par son âge et sa succession de rôles, il est normal que plusieurs histoires tragiques aient eu lieu dans l’enceinte du couvent des Soeurs grises, aujourd’hui Musée de Saint-Boniface. Le bâtiment a servi au cours des siècles de couvent, d’hôpital, d’orphelinat, d’école, de maison de retraite, de chapelle.
Les travaux commencent en 1845 mais ne s’achèvent qu’en 1851, après une épidémie de rougeole, un incendie et un accident d’échafaudage. Le ton était donné, et plusieurs employés ou bénévoles ont témoigné de leurs expériences surnaturelles dans l’édifice.
Certaines histoires remontent au milieu des années 90, avant la rénovation et la transformation de l’accueil du Musée. Deux employés se faisaient face, l’une à la caisse et l’une au comptoir d’accueil, et discutaient. Un employé a alors vu une ombre, de la taille d’une personne adulte, dans le couloir. Leur fouille des lieux n’a rien donné.
Environ en même temps, un employé lors d’une ronde a trouvé dans l’exposition sur la vie des Soeurs grises une chaise à bascule qui se balançait toute seule. L’employé stabilise alors la chaise, jusqu’à ce qu’elle ne bouge plus. Dix minutes plus tard, en repassant au même endroit, la chaise bougeait de nouveau.
Une autre histoire plutôt amusante est de nouveau liée aux Soeurs grises. La salle à l’étage accueillait un programme sur le thé. Les tasses tombaient, les placards s’ouvraient, sans raison. Un matin, les employés qui avaient préparé la salle la veille ont trouvé les tasses placées à l’envers sur les tables. En discutant avec une sœur, il s’est avéré que les Soeurs grises plaçaient les tasses de cette façon. Le programme qui parlait de leur quotidien évoquait Soeur Lagrave comme grosse et méchante, ce qui aurait causé cette vengeance par les tasses…
Des bruits de pas se font entendre, des papiers se déplacent tout seuls, une odeur de fumée persiste en haut et en bas de l’escalier, des portes qui se coincent, une présence d’enfants sont d’autres éléments rapportés par le personnel.
Louis Riel n’a jamais vécu dans la maison de sa mère à Saint-Vital, mais son cercueil y a été entreposé quelque temps. C’est aussi dans cette maison que sa femme est morte. La maison est devenue monument historique en 1958 et est gérée par Parcs Canada depuis 1969. Certains bénévoles rapportent que les lits, pourtant toujours faits, portent quelquefois des traces sur le couvre-lits, comme si quelqu’un s’était assis ou allongé. Mais bien que la pièce soit visible par le public, les meubles sont inaccessibles aux visiteurs…
L’Hôtel Saint-Vital, maintenant le Riverside Inn, serait hanté par un homme qui a été tué juste à la porte arrière dans une querelle pendant les années 1970. Les rumeurs mentionnent aussi un fantôme féminin et un tunnel en briques…