Michelle est la pionnière du tourisme francophone au Manitoba. Pour cela, elle a eu de nombreuses casquettes: guide touristique, fondatrice de la compagnie Ô Tours, directrice de Tourisme Riel, membre des conseils d’administration de Voyage Manitoba et Tourisme Winnipeg, garante du bilinguisme et même Princesse du Festival du Voyageur.
Quand j’ai demandé à Michelle comment elle se présentait auprès de quelqu’un de l’industrie touristique qu’elle n’a jamais rencontré, elle a tout de suite mentionné sa mission, promouvoir les attraits francophones de Winnipeg et du Manitoba, et sa longévité.
Justement, pendant ses trente ans de carrière, Michelle a pu constater une évolution. Avant, les échanges dans les salons commençaient forcément par ces questions auxquelles nous avons probablement dû tous répondre à un moment dans nos vies : Winnipeg c’est où ? Et le Manitoba, c’est où ? Qu’est-ce qu’il y a à faire là-bas ?
Maintenant, le Manitoba est sur la carte touristique canadienne et internationale, grâce aux ours polaires, aux Winnipeg Jets, au Musée des droits de la personne. Ses attraits ne sont plus à prouver et sont désormais valorisés.
Et je pense que le dynamisme et l’engagement de Michelle y ont beaucoup contribué.
En effet, Michelle est une passionnée. De tous les rôles qu’elle a occupés, c’est celui de guide qu’elle préfère, afin de voir progressivement la perception négative que pourraient avoir les visiteurs se transformer au fil de leurs visites et découvertes. Un guide doit accueillir ses visiteurs comme il aimerait être accueilli selon elle. Justement, Ô Tours a présenté la ville à des milliers de voyageurs, des vacanciers traversant le Canada en train, des professionnels en voyage d’affaires, des Canadiens-Français à la recherche d’autres francophones, des étudiants en échange, des Américains en voyage de pêche. Quelque soit l’origine des visiteurs et la raison de leur passage ici, tous se souviendront de leur séjour au Manitoba en partie grâce aux Manitobains.
Les anecdotes ne manquent pas lors de notre discussion. Le long cheminement vers une reconnaissance de l’importance du marché francophone. Un voyage révélateur sur le tourisme francophone en Louisiane. Les dilemmes autour de la vente de son entreprise, qui a su remplir un vide et offrir un service qui n’existait pas ailleurs mais dont la vente aurait pu signifier la disparition du fait francophone. La Charte et le français. Les défis autour de cette question francophone. La création de la formation en tourisme au début des années 2000 dans ce qui s’appelait encore le Collège de Saint-Boniface. C’était passionnant.
30 ans après sa toute première expérience professionnelle au Festival du Voyageur, Michelle nous laisse un bel héritage. On est toujours plus nombreux à continuer sa mission de faire connaître Saint-Boniface, Winnipeg et le Manitoba en deçà et en délà de nos frontières provinciales.
La retraite n’est pas un état d’esprit pour Michelle et je suis sûre qu’on te reverra, à Saint-Boniface ou ailleurs, très bientôt!